Musée Nicéphore Niépce: Installation wider den Patriotismus

2015 wurde diese Bilder einer Installation zum Ersten Weltkrieg aufgenommen. Der Weltkrieg I war auf deutscher wie französischer Seite eine Eskalation des kriegerischen Patriotismus. Die Installation in dem Museum in Chalon sur Saône zeigt den französichen kriegerischen Patriotismus. Zum Abgewöhnen.

 

 

Französiche Textfassung

La Première Guerre mondiale, d'absurde, devint abjecte

Cette sculpture a été construite dans le seul but de faire connaître une admirable photographie de Jacques Moreau, qui aura bientôt un siècle.

Nous sommes à Paris dans l'après-midi du 4 août 1914, et la guerre est de la veille. Ces soldats, jeunes à jamais, nous regardent les regarder. Ils viennent de quitter la caserne de la Pépinière et appartiennent, comme Pierre Drieu la Rochelle - qui ne doit pas être bien loin - au se régiment d'infanterie. Ils seront presque tous tués, avant octobre, dans la bataille de la Marne. Drieu, rare épargné, si fin, écrira La Comédie de Charleroi.

Le seul nom de cette bataille, la Marne, impose une image: le plein été en sa chaleur, et ces milliers de jeunes gens devenus hommes par le fait même de cette course pesante, baïonnette au canon , vers les mitrailleuses allemandes au bout de ces champs qui n'en finissent pas, sous un soleil si dur et une capote si lourde, au drap bleu si épais. Ils courent a la rencontre de l'acier sifflant et la sueur les aveugle. Au loin, des garçons du même âge commencent aussi leur vie d'hommes en s'appliquant au maniement le plus parfait possible d'une mitrailleuse Maxim tel que le leur a enseigné leur instructeur. Vêtus de feldgrau jusqu'au casque a pointe, ils se confondent avec la terre et les bois alors que les Français, si stupidement ornés de pantalons rouges - ce que ne peut indiquer la photographie -, seront, au fil de leur course et par dizaines, comme offerts a la mort.

Ce massacre de plus en plus perfection né durera quatre ans, soigneusement entretenu par une progression constante dans la technique de l’abrutissement instauré par les belligérants. Ils mirent au point, chacun de leur côté, le même arsenal puéril de décorations, citations, palmes, flatteries diverses au pauvre bétail condamné, aidés d'un haut-commandement ravagé de vanités concurrentes et aux ordres d'une opinion publique manipulée par la presse. Le film de Stanley Kubrick Les Sentiers de la gloire (1957) traitera si parfaitement de cette bassesse nationale qu'il ne sera pas distribué en France pendant dix-huit ans, pour ne pas scandaliser les survivants ni révolter les veuves.

L'alibi principal de ce drame gigantesque se nomme sans doute le patriotisme, cette étrange passion qui se contente d'un hasard assisté d’un hasard géographique.

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